Zoom sur la hausse des taxes sur les importations d’acier et d’aluminium sur le territoire américain.
L’aluminium et l’acier sont actuellement la cible d’une bataille économico-politique touchant les marchés internationaux dont les médias se font l’écho.
Le président des USA, Donald Trump, après un sursis accordé à ses partenaires, à mis à exécution sa hausse des taxes à l’import de ces métaux, sur le sol américain. Il s’agit selon lui (et ses tweets) de mettre fin aux « attaques commerciales déloyales » dont les entreprises américaines seraient les victimes « depuis des décennies ».
Cette forme de protectionnisme était l’une des promesses de campagne du candidat Trump et il entend tenir son engagement vis-à-vis des populations de la Rust Belt (Ceinture de la rouille, nom donné aux états du nord-est des États-Unis, particulièrement touchés par la désindustrialisation depuis les années 1980, ndlr), leur promettant le retour de l’activité sidérurgique et des emplois. Les élections de mi-mandat qui arrivent à grands pas, ne sont sans doute pas étrangères à ses œillades vers les états faiseurs de majorité aux USA.
L’Organisation Mondiale du Commerce, chargée de régler les conflits commerciaux internationaux, est pour l’instant paralysée. Dans le collimateur de Donald Trump depuis son arrivée aux hautes fonctions, l’OMC se voit incapable de réagir. 3 de ses 7 juges n’ont pas été renommés (les USA refusant de se prononcer et bloquant le processus), et un 4ème arrivera en fin de mandat en septembre.
Cependant, l’Union Européenne prépare une riposte à ces hausses de taxes douanières sur l’aluminium et l’acier. Les grands aciéristes espèrent pouvoir contenir l’arrivée des produits chinois ou vietnamiens ou canadiens sur le marché européen. Philippe Darmayan, président de l'Union des industries et métiers de la métallurgie et d'ArcelorMittal France déclarait ce 1 juin 2018, à France Info « cela fait des années que les Américains sont protectionnistes sur l'acier, c'est pour cela que le volume d'exportation de l'Europe vers les États-Unis est très faible, de l'ordre de 5 millions de tonnes. Ce qui nous importe, c'est qu'il n'y ait pas de ricochet (…) ». Eurofer, l'association des sidérurgistes européens va dans le même sens, " nous regrettons que les États-Unis aient choisi de taxer un allié stratégique et politique. Nous souhaitons maintenant que l'Union européenne agisse de manière unie et rapide pour se protéger de l'acier venant de pays tiers et destiné aux États-Unis, qui sera dérouté vers l'Europe".
Quelles mesures de sauvegarde, autre que la taxation des jeans Levi’s et du beurre de cacahouète, l’Union Européenne prendra-t-elle ? C’est là, la question qui taraude les marchés…
Pour aller plus loin
https://lexpansion.lexpress.fr/actualite-economique/trump-dynamite-le-commerce-mondial_1999232.html